Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur
"Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" - Harper Lee - Ed. Le Livre de Poche - 447 pages
C'est sur l'indication de Tête de Litote que je suis venue à la lecture de ce classique de la littérature américaine. Je connaissais le titre de nom, le film aussi; je n'avais pas lu le premier et je n'ai pas vu le second.
J'ai, comme tout le monde je crois, lu la 4ème de couverture et écouté les conseils des lecteurs me disant: "ne t'y fie pas, le fond du roman ce n'est pas ça". J'ai donc entamé la lecture de ce roman sans savoir à quoi m'attendre. De nature je me méfie des "choses culte"... Je n'attendais rien de particulier de cette lecture sinon peut-être de pouvoir répondre "oui" plus volontiers à la question "l' avez-vous lu...?".
Extrait de la 4ème de couverture: " Dans une petite ville d'Alabama, à l'époque de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants Jem et Scout. Avocat intègre et rigoureux, il est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche." (...)
Je suis très partagée dans mes impressions de lecture.
J'ai beaucoup aimé certains personnages collatéraux comme la Tante Alexandra qui est un archétype de la petite bourgeoisie puritaine américaine. J'ai imaginé Miss Maudie en suffragette modérée. Bien sûr le personnage de Jem est intéressant mais tellement prévisible. Celui d'Atticus Finch est le profil maintenant classique de l'Américain démocrate et progressiste.
En revanche, je n'ai pas accroché sur le style, je n'ai pas embarqué dans la rédaction pseudo enfantine, dans les paroles, les impressions et les regards de Scout. J'ai trouvé ce personnage principal assez fade.
L'histoire n'est pas entraînante et le dénouement des évènements est sans surprise. Je me suis longtemps demandée où les pages m'emmenaient jusqu'à ce que je prenne le parti de lire comme si je lisais une sorte de journal bien que le style ne soit pas celui-là.
Je n'ai pas été déçue de cette lecture, comme je l'ai dit en préambule, je n'en attendais rien de particulier. Je comprends que ce roman ait pu être "culte" à sa sortie car il correspondait au contexte politico-social des années 60. Aujourd'hui je le trouve obsolète.
Il ne sera pas rangé dans le rayon "culte" pour mon classement. Sa lecture vient peu de temps après celle de "La couleur des sentiments" et j'avoue que cette dernière m'a beaucoup plus marquée tant dans le traitement du sujet, que dans le style et la galerie de personnages.
Vous l'aurez compris , je ne fais pas partie des "fans" de "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" mais je vais tenter, malgré tout, de regarder le film pour, peut-être, y découvrir ce qui a échappé à ma lecture.
Citation:
" - Jem, demandais-je, c'est quoi un métis?
- Un enfant à moitié blanc, à moitié noir. Tu en as vu, Scout. Tu sais, ce petit rouquin aux cheveux frisés qui livre chez l'épicier. Il est à moitié blanc. Ils sont très tristes.
- Pourquoi tristes?
- Parce qu'ils n'appartiennent à aucune communauté. Les gens de couleur n'en veulent pas parce qu'ils sont à moitié blancs; les Blancs n'en veulent pas parce qu'ils sont de couleurs; alors ils sont entre les deux, c'est à dire nulle part. (...) " - p. 251