Sleepy Hollow, la légende du cavalier sans tête
Sleepy Hollow - Washington Irving - Ed. Mille et Une Nuits - 79 pages annexes comprises
Encore un petit opus déniché dans une librairie de livres d'occasion de Montréal. Bien pratique cette petite collection qui se glisse partout et propose des auteurs variés souvent très connus mais au travers d'écrits qui le sont moins.
Dans mon cas, c'est le contraire: Je connaissais le titre de l'écrit mais point son auteur. Je dis bien que je connaissais le titre car si le film adapté du roman a fait un tabac en son temps je ne l'ai pas vu.
En bord de l’Hudson, dans le Val Dormant vit, en cette fin du XVIIIè siècle, une communauté hollandaise issue de l’immigration européenne vers le Nouveau-Monde. Ichabod Crane, originaire du Connecticut, passe un temps dans ce lieu où il devient l’instituteur du village. Un instituteur bien rigoureux, droit et mystérieux. Intégré dans la communauté et fort de son statut d’homme instruit, Ichabod va de maison en maison conter des histoires, chante à la messe… Il est par ailleurs fasciné par les nouvelles et légendes qui ont attrait à la sorcellerie et au magique. Quelle aubaine ! Puisque dans le pays se dit une légende d’un cavalier cruel qui hante la nuit sur son cheval et sans tête !
Dans sa routine, Ichabod se voit bousculé par la beauté de la fille d’un prospère fermier du cru, convoitée par bien des prétendants. Amoureux transi, il en perd sa rigueur et bien vite n’a autre pour rival que le plus herculéen héros local : Brom Van Brunt, bâti comme un Cosaque et aussi fin cavalier qu’un Tartare.
C’est à cheval, une nuit d’automne que le cœur de la belle sera gagné. Mais qui l’a remporté ?
Alors que je m'attendais à une nouvelle d'horreur, je me suis retrouvée au milieu d'une nouvelle quasi rurale, en tout cas plus proche des légendes populaires teintées de fantastique que d'un roman thriller/épouvante. Un véritable conte avec tous les ingrédients pour le faire. Un conte structuré comme les contes nord-américains c’est à dire ces contes qui ne finissent pas forcément par la fin heureuse qu’on avait imaginée ; ces contes emprunts de réalité au milieu du fantastique. Me voilà donc plongée dans une comédie dramatique!
Tant mieux parce que je dois avouer que le style thriller/horreur/épouvante n’est pas du tout mon style, mais je dois avouer aussi que je m’étais dit que pour une première lecture dans ce genre, une nouvelle irait bien !
Quelle surprise!!! Quelle merveilleuse surprise!
Le style est léger, plein d’humour et d’ironie. On ressent bien, à travers l’écriture de Washington Irving, le grand voyageur qu’il était. Il fait un descriptif des paysages, des personnages, des ambiances avec beaucoup de précisions sans lourdeur. Il dépeint des tableaux sociologiques fidèles à la période étasunienne post-indépendance. Le style est fluide et efficace, tant, qu’on se laisse promener dans la campagne nord-américaine.
Les personnages sont suffisamment caricaturaux pour être réalistes et possibles. Leur psychologie est sans concession, si bien que l’issue de la nouvelle devient d’une logique évidente voire même incontournable.
Ichabod Crane pourrait être un « anti-héros », il n’en est que plus humain.
J’ai vraiment beaucoup aimé cette nouvelle qui m’a faite sourire bien des fois et jusqu’à son dénouement. C'est une jolie rencontre!
Je suis tellement étonnée du fossé manifeste entre l’écrit et l’adaptation pour le film de Tim Burton avec Johnny Deep, que ça me donne l’envie de le voir pour découvrir sans doute une autre légende ! A moins qu’on m’ait raconté des histoires….
14°/15