Nos Saisons

1 juin 2012

Le recueil collectif Nos Saisons est composé de quatre textes signés Jeanne-Mance Delisle, Louise Desjardins, Louis Hamelin et Margot Lemire. Ayant en commun leur solide ancrage dans le paysage abitibien, ceux-ci furent invités à partager leur vision métaphorique du pays à travers l'évocation d'une saison. (extrait de la 4ème de couverture)

ATTENTION! BIJOU

Encore un livre qui m'a fait de l'oeil ,en ce jeudi matin, depuis son étagère de la bibliothèque municipale dans la catégorie "Nouveauté". Un petit livre de rien coincé entre deux autres gros...presque caché.

Je continue ma découverte de la littérature québécoise, celui-là était juste pour moi aujourd'hui. Un vrai rayon de soleil!

4 petits textes pour 4 saisons:

Figures d'Hiver de Jeanne-Mance Delisle : Un conte d'hiver où Goupil et Ysengrin taquinent la légende de la Belle et la Bête. Ne pas se fier aux apparences...Une écriture moderne pour des allures de conte moraliste. Entre sourire et souvenir.

"Rouge vert et bleu

L'hiver est un jeu

Valse des mirages"

Le Printemps hâtif de Margot Lemire: Evocations par deux femmes, deux âges, de tous les entres-deux du printemps dans ce pays de neige, de lacs et de rivières. Un peu fantastique, un peu décalé mais très poétique, ce texte est plein d'émotions.

"C'est la saison où nous défrichons des territoires inconnus, ma grand-mère et moi."

Tango de Louise Desjardins : Un long poème en prose au rythme des occupations aquatiques d'été , prétextes à la vie extérieure qui nous emmènent jusqu'aux nuits étoilées. Une vision presque panoramique de ce plat pays abitibien...on ferme les yeux et on y est!

"L'été chante un air nostalgique

A la pointe du couteau

Il fait de plus en plus chaud

Les icebergs débarquent

Les grandes ourses s'affolent

L'eau de source s'alanguit

Le nord fond en larmes

Se perd dans le ruisseau gonflé

Entraînant avec lui

Des poussières d'inukshuk."

J'étais l'automne de Louis Hamelin : L'automne incarné sous la plume de l'auteur, nous parle à la première personne du singulier et du pluriel. Il(s) souligne(nt) et décrit(vent) les points forts des préparatifs impératifs d'un automne réussi. C'est un plaidoyer de la saison rouge, opposé aux particularités humaines et ses absurdités, ses râtés aussi... Un texte sublime qui pourrait bien devenir un classique!

"C'est la saison de la mort, de la récolte et de l'apogée. Où la svelte perdrix au gésier bourré de trèfle attire le plomb et atterrit au milieu de la table, ou bien, soûlée au pimbina, vient s'écraser d'elle-même dans la vitre. En octobre, on kidnappe des diplomates, on commence des révolutions qu'on réussit ou qu'on rate. On vit toute chose plus intensément. On dit adieu et on fait l'amour en même temps. L'air est froid le matin, chaud à midi. La terre givrée et craquante est comme un beigne frit saupoudré de sucre sous les pas. On a un pied dans la mort et l'autre en plein soleil. C'est notre heure de gloire."

J'ai adoré ce petit recueil! Il fait partie de ces livres qui nous suivent où qu'on aille parce qu'ils nous rappellent d'où on vient. En les ouvrant et en commençant à (re) lire, on retrouve les odeurs, les couleurs, les sons des paysages connus. C'est ce que j'appelle les livres-amarres....

Il semble qu'un québécois peut le mettre tranquillement dans son sac et partir loin...ce sera comme s'il avait emporté un peu de Terre de chez lui.

Quant au non-québécois, en mettant Nos Saisons dans son sac, il emportera les odeurs, les couleurs et les paysages qu'il a forcément vu en parcourant le Québec!

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Depuis quelques semaines, ma liste d'ouvrages québécois lus ou en cours de lecture s'allonge.

J'ai donc décidé de créer une catégorie spéciale