"Dahlia"
Voilà encore un livre qui ne m’aura pas laissée indifférente. Décidément , je suis dans la série! Après « le Livre des Nuits » de Sylvie Germain, j’aspirais à tomber sur un roman un peu tranquille.
Je n’étais pas allée à la bibliothèque pour « Dahlia » de Hitonari Tsuji, le livre que j’allais chercher n’était pas disponible.
C’est « Dahlia » qui est venu à moi en me faisant de l’œil sur l’étagère « Coups de Cœur » à l’entrée de la salle de lecture. 130 pages écrites "gros" ,voilà ce qu’il me fallait.
Le 4ème de couverture se finit par « Un intrus dans une famille bouleverse toute la vie quotidienne. Une troublante allégorie, à mi-chemin entre Poe et Pasolini. »
Mes souvenirs nébuleux de Poe et ceux aussi précis de « Les Ragazzi » de Pasolini m'ont laissé à penser qu’un peu de mystère et de sexe ne peuvent pas nuire…J’avais oublié la dimension fantastique de Poe.
« Dahlia » est un roman japonais, le style typique de cette littérature est respecté : des phrases denses, courtes avec un choix précis du vocabulaire qui ne laisse aucune ambiguïté quant à l’émotion recherchée chez le lecteur. Et des émotions dans ce roman , il y a en ; pas tout à fait celles qu’on pourrait attendre mais celles qui relèvent du romantisme pur entre souffrance et volupté…
L’histoire commence dans un pavillon de banlieue, n’importe quelle banlieue urbaine où le vieux centre-ville s’est fait happé par la nécessité d’extension des logements pour accueillir de nouvelles populations.
Un homme vieux, tente de fuir la réalité en ayant des visions d’Autres. Morts ou Vivants, réels ou irréels ?
Une famille, 6 membres. Un amant qui se faufile dans le quotidien en répondant aux désirs des habitants de ce pavillon…Imposteur ou Diable ? Mort ou Vivant ? Réel ou Irréel ? L’intrus devient l’acteur principal et nous balade d’un monde à l’autre en nous faisant voyeur de ses frasques.
Quelque fois au bord du déséquilibre, parfois laissant le lecteur errer dans un couloir à la recherche d’un trou de serrure…On a le sentiment d’être une âme, dans cette maison, dotée d’une vison circulaire. Sensation bizarre mais une fois encore aucune envie de fermer le livre.
J’ai été déstabilisée par l’absence de transition et de lien entre le premier chapitre et le second. J’ai eu un instant l’impression de lire des saynètes. Puis les chapitres suivants s’enchaînant, je me suis dit que je comprendrai sans doute le premier à la fin du livre. Ce ne fut pas une évidence, il a fallu que je le relise après avoir fermé le roman . Et j’hésite encore quant à ma compréhension.
Je dirais donc que « Dahlia » est un roman à découvrir si on veut faire une expérience de lecture décalée.
Il s’agit bien d’une allégorie, j’aurai du me concentrer sur le terme à la lecture de la 4ème de couverture. Une lecture avec une approche plus philosophique le rendrait peut-être plus limpide.
Je me demande bien , encore, pourquoi « Dahlia » m’a fait de l’œil depuis son étagère « Coup de Cœur » de la bibliothèque municipale. Peut-être se demandait-il lui-même ce qu’il y faisait…